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L’évaluation

Présentation

Une évaluation complète de l’accessibilité d’un contenu Web comporte deux aspects essentiels :

  • une évaluation fonctionnelle, avec au moins un lecteur d’écran;
  • et une évaluation technique, qui vient compléter le portrait.

Il est recommandé de commencer par l’évaluation fonctionnelle. Celle-ci permettra de vous mettre un peu dans la peau de personnes utilisatrices, en détectant divers problèmes dont l’évaluation technique viendra expliquer les causes par la suite.

Réaliser une évaluation complète (audit) d’un contenu Web exige beaucoup de temps, car les vérifications automatiques, semi-automatiques et manuelles sont nombreuses. Comme ce type d’évaluation doit être réalisée par une ressource experte qualifiée, cela représente également un coût significatif. Toutefois, il suffit généralement d’un petit échantillon représentatif de pages pour arriver à un portrait fidèle d’un site Web.

Par contre, une évaluation automatique sommaire et quelques vérifications manuelles suffisent souvent à se faire une idée générale du niveau d’accessibilité.

L’accessibilité au-delà de la conformité

Une étude intéressante de la COPHAN (2017) porte sur l’évaluation technique et fonctionnelle d’une douzaine de sites québécois (publics et privés). Le rapport, intitulé Accessibilité du Web : de la standardisation à l’utilisabilité, permet de toucher concrètement aux situations de handicap rencontrées par des personnes participantes ayant différentes limitations fonctionnelles. Il faut lire la section des observations, ainsi que les commentaires formulés par ces personnes, en annexe.

Ce rapport fait aussi ressortir que la conformité aux standards d’accessibilité ne suffit pas. En effet, l’accessibilité ne s’arrête pas à une liste de critères. Elle est avant tout une conception centrée sur les utilisatrices et utilisateurs.

L’ergonomie joue un rôle très important dans l’expérience utilisateur des personnes ayant des limitations fonctionnelles. Un site mal structuré, avec des informations confuses et des incohérences de vocabulaire, affectera encore plus durement ces personnes, dont l’étude nous dit qu’elles consacrent généralement deux fois plus de temps à réaliser un scénario d’utilisation. Il va sans dire que consacrer deux fois plus de temps à chercher une information, sans la trouver ou la comprendre, est probablement aussi deux fois plus frustrant!

Enfin, le rapport de la COPHAN met en relief toute l’importance de procéder à des tests utilisateurs auprès de personnes ayant des limitations, en parallèle d’une évaluation d’accessibilité conduite par une ressource expertisée. Ces tests utilisateurs, lorsqu’ils sont adéquatement encadrés, peuvent donner lieu à des rétroactions fort pertinentes pour améliorer l’expérience globale.

Évaluer fréquemment, tout au long du projet

L’accessibilité numérique doit être prise en compte à toutes les étapes d’un projet, idéalement dès sa conception.

À ce titre, on recommande vivement de ne pas attendre à la toute fin du projet pour en évaluer l’accessibilité, afin d’éviter de mauvaises surprises et des coûts supplémentaires.

Bien entendu, une évaluation d’envergure telle qu’un audit n’est pas possible pour toutes les étapes d’un projet. Cela dit, des tests automatiques sommaires, ainsi que certaines vérifications manuelles et fonctionnelles, peuvent être déployés à différents stade de la conception et du développement des produits numériques. Il est alors possible de repérer et de corriger rapidement certains enjeux, avant qu’ils ne prennent de l’ampleur.

Enfin, lors de la mise à jour de plateformes numériques et de contenus existants, des vérifications ponctuelles d’accessibilité permettront de s’assurer d’un maintien du niveau d’accessibilité.